Mini-retraites pour les malades

Publié le par Handi@dy

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Le projet de réforme adopté mercredi à l’Assemblée nationale creuse les inégalités pour 15 millions de malades chroniques ou en situation de handicap.

R etraité depuis 2008, Georges perçoit 970 euros par mois de retraite. Une pension avec laquelle il « arrive à vivre » simplement parce qu’il « n’a pas de folie à faire ». Pour ce Nantais de soixante-deux ans, une chose est sûre : s’il ne souffrait pas de sclérose en plaques, il « gagnerait plus ». Ce cas illustre clairement l’injustice dont sont victimes les personnes atteintes de maladies chroniques lors de leur passage à la retraite, soit au bas mot 15 millions de personnes. En effet, ces dernières subissent alors une forte diminution de leurs revenus, qui sont déjà souvent faibles compte tenu de leur carrière fractionnée, voire interrompue par des périodes d’arrêt maladie ou d’invalidité.

Or, cette spécificité n’est absolument pas prise en compte dans le projet de réforme des retraites. Celle-ci repose sur une double disposition jouant à la fois sur le recul de l’âge légal pour pouvoir faire valoir ses droits à la retraite et sur l’augmentation des années de cotisation pour en disposer à temps plein. « Ces deux variables imposent un allongement de la durée de cotisation, ce qui est extrêmement pénalisant pour les personnes qui ont toutes les difficultés à avoir une carrière normale », précise Claire Lalot, coordinatrice des Chroniques associés, un collectif d’associations de patients dont celle des sclérosés en plaques, des hémophiles, des diabétiques, des malades du sida… Ainsi, une personne comme Georges, touchée par une sclérose en plaques, « qui a peu travaillé et touche une petite pension d’invalidité avec quelques compléments, n’aura droit au moment de la retraite qu’au minimum vieillesse, sans aucun complément ». Ce qui pose d’autant plus de problèmes que les malades supportent un reste à charge (médicaments non remboursés, franchises) énorme. Les Chroniques associés demandent donc que « toutes les allocations soient prises en compte dans le calcul du droit à la retraite ». Pour Claire Lalot, il aurait aussi fallu « trouver d’autres sources de financement, comme la taxation des hauts revenus ». Et mettre en place, au préalable, « une politique de l’emploi efficace ».

Alexandra Chaignon"

humanite.fr

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